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Les pays du Golfe arabo-persique depuis 2011 : persistance d’une géopolitique conflictuelle (2/2)

.: le 11 novembre 2017

Au cours de cette analyse Pascal Le Pautremat décrit la situation des pays du Golfe arabo-persique depuis les printemps arabes de 2011. Dans cette seconde partie il évoque le jeux d’influence et d’attractivités internationales auquel se livre les pays de cette zone. Il dresse aussi une conclusion dans laquelle il décrit la situation actuelle des pays du Golfe arabo-persique.

Jeux d’influence et d’attractivité internationales

La stratégie saoudienne vise à assurer à la monarchie un repositionnement constructif sur l’échiquier mondial. Elle s’applique dès lors à renouer avec les nations les plus influentes, au premier chef desquelles se trouvent les Etats-Unis. La venue à Riyad du président Donald Trump, le 20 mai 2017, témoigne de l’intérêt réciproque des deux pays pour redynamiser une alliance stratégique de laquelle chacun compte tirer profit. Cette visite s’est soldée par la signature d’accords commerciaux dont le montant global annoncé est de 380 milliards de dollars dont plus du tiers en matière d’armement.

Dans cette valse des jeux diplomatiques et économiques, l’Arabie saoudite, comme les Emirats arabes unis – très hostiles au Frères musulmans et au jihadisme [1]- ont décidé d’engager un rapport de force avec le Qatar mis à l’amende, surtout pour faire cavalier seul et peut-être aussi, pour le contraindre à mettre un terme à sa politique d’appui et de soutien aux mouvements jihadistes. L’enchainement des évènements a d’ailleurs de quoi susciter une interrogation dans la mesure où la rupture des relations avec le Qatar intervient près de 15 jours après la visite du président Trump, à Riyad. La démarche des pays du Golfe dénonçant la politique qatarie de financement de réseaux jihadistes témoigne aussi, il est vrai, d’antécédents. En 2014, l’Arabie saoudite, Bahreïn et les EAU avaient ainsi rappelé leurs ambassadeurs.

Le Qatar : le micro-Etat arabe jugé trop proche de l’Iran et de la Russie

À l’été 2017, donc, le ton des sanctions s’est durci. En juin 2017, le Qatar a essuyé un véritable blocus des pays du Golfe, diligenté par l’Arabie saoudite [2] ; démarche facilitée par leur regroupement stratégique au sein du Conseil de Coopération du Golfe. Au point même que non seulement l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn mais aussi le Yémen, les Maldives et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques, le 6 juin 2017, avec le micro-Etat. Le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, à la tête du Qatar, a fermement condamné ces diverses mesures et dénoncé une volonté collégiale d’étouffer économiquement le pays.

L’Arabie saoudite reproche aussi au Qatar d’entretenir des liens économiques avec l’Iran. Le Qatar partage en effet, avec la puissance perse, la gestion et exploitation du South Pars / North Dome, gigantesque gisement gazier off-shore situé dans le Golfe persique [3]. L’Arabie saoudite et l’Iran avaient déjà rompu leurs relations diplomatiques le 3 janvier 2016, suite à l’exécution du cheikh chiite saoudien, Al-Nimr, la veille. L’exécution a engendré des troubles à Téhéran, qui ont conduit à la destruction partielle de l’ambassade saoudienne. Dans le sillage de l’Arabie saoudite, plusieurs pays arabes du golfe ont rompu, eux aussi, leurs relations diplomatiques avec l’Iran : les EAU, le Soudan, Bahreïn et le Koweït.

Depuis son installation à la Maison Blanche le 20 janvier 2017, la démarche âpre, vis-à-vis de l’Iran, du nouveau président américain, Donald Trump, satisfait Riyad qui déplorait le rapprochement amorcé par Barack Obama avec l’Iran. Les efforts et négociations de l’Administration Obama avec le régime des Mollahs ont permis la signature, le 14 juillet 2015, de l’Accord sur le nucléaire iranien, et, par voie de conséquence, le retour de l’Iran dans le jeu de la diplomatie et de l’économie mondiales, avec la levée progressive des sanctions internationales. Or, l’Arabie saoudite comme Israël estiment cet accord de mauvais aloi et entretiennent une forte suspicion à l’égard du régime iranien. D’où leur satisfaction quant au scepticisme – c’est peu dire – partagé avec le président Trump à l’égard de Téhéran.

L’Arabie saoudite et ses alliés du CCG, outre les Etats-Unis, n’apprécient guère non plus que le Qatar se soit rapproché de la Russie, pour des raisons économiques, et ait renoncé à son projet des années 2000, visant à établir un gazoduc à destination de l’Europe transitant par la Syrie, en collaboration avec l’Arabie saoudite et la Jordanie, Etats que le gazoduc projeté aurait traversé. Et surtout, depuis la Syrie, et la ville de Homs en particulier, étaient prévus trois axes d’approvisionnement, respectivement à destination du Liban, en débouchant à Tripoli, de la Turquie et de Lattaquié ; projet qui aurait essuyé le refus du régime syrien.

La Russie et le Qatar ont renforcé leurs relations, motivées par les questions énergétiques, industrielles et de coopération militaire.

Pour le Qatar, il ne s’agit pas, en effet, de tourner le dos à Moscou, au-delà des positionnements contraires dans la crise syrienne. Le potentiel russe et ses capacités d’investissement régionaux, n’est pas boudé, d’autant que la région du Golfe est l’objet de nombreux programmes d’investissements, à l’instar de ceux de la Chine, notamment en Iran [4].

Ainsi, la Russie et le Qatar ont-ils renforcé leurs relations, motivées par les questions énergétiques, industrielles et de coopération militaire [5]. Cela s’est notamment traduit par un accord signé à cet effet, le 6 septembre 2016, au terme d’échanges qui se sont étalés sur plusieurs mois, d’abord entre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov et l’émir Tamim ben Hamad al-Thanin, puis le ministre qatari de la Défense, Khalid bin Mohammad Al Attiyah, et son homologue russe, Sergueï Choïgou.

Le Qatar a en effet besoin de produits agricoles et du savoir-faire russe pour la mise en valeur industrielle de son potentiel pétrochimique. Ce rapprochement bilatéral montre des intérêts respectifs puisque les Qataris investissent aussi dans les entreprises russes. L’entreprise de production gazière Novatek a ainsi bénéficié d’un investissement de 2 milliards de dollars, en vertu du rôle dynamique, depuis 2014, de la commission intergouvernementale pour le commerce, l’économie, la science et la coopération technique mise en place entre les deux pays. Le Qatar a aussi acquis une partie du capital de la multinationale Rosneft, en décembre 2016, à la fois directement, et indirectement en tant que membre du Comité des actionnaires du fonds d’investissement Glencore qui a obtenu 19,5% du capital.

Le monde des affaires : marchés prometteurs et nouvelles sources d’énergie

De manière générale, les pays du Golfe, conscients de disposer d’une manne financière considérable – via les fonds souverains notamment – s’estiment en position de force pour imposer leurs desiderata aux pays occidentaux, dont les besoins en matière de capitalisation, de financement par l’actionnariat dans les grands groupes multinationaux, et de ressources énergétiques sont conséquents. Le royaume de Bahreïn, même quasi inféodé à l’Arabie saoudite voisine, s’inscrit comme une place financière majeure. Les quelque 400 banques et institutions financières installées sur son territoire font de cet émirat une place financière stratégique, outre le rayonnement d’entreprises de télécommunication et de services de transport.

En même temps, les pays du Golfe, conscients des réalités environnementales, misent sur les nouvelles technologies et les énergies renouvelables.

Les pays du CCG, quoique disposant de près de 29% des réserves prouvées de pétrole et de 22% des gisements gaziers de la planète, se tournent vers l’avenir avec détermination, conscients de l’épuisement, in fine, de ces ressources naturelles en leur possession. D’autant que les prix du pétrole ont connu des baisses sensibles ces dernières années, au point d’engendrer, en 2015, une baisse des recettes de près de 287 milliards de dollars pour les pays du Golfe arabique, soit plus de 20% de leurs PIB [6].

Pour l’instant, leurs ventes et exportations assurent plus de 80% de leurs ressources financières. Mais, ils ont saisi l’importance à la fois salutaire – sur les plan environnemental et climatique – et stratégique des énergies renouvelables : énergie solaire, grâce à la captation photovoltaïque (le prix des panneaux a chuté de près de 80% depuis 2009), permet la production d’électricité via notamment les centrales thermodynamiques à l’instar du site de Shams aux Emirats arabes Unis ; énergie éolienne notamment au Koweït, à Oman et en Arabie saoudite… Ce à quoi, il faut ajouter le secteur croissant de l’industrie de dessalement d’eau de mer puisque, d’ici 30 ans, les besoins des pays du Golfe en eau douce pourraient quintupler. Par le dessalement, le Qatar, par exemple, répond déjà à 87% de ses besoins en eau douce.

En Arabie saoudite, en avril 2016, le fils du roi, Mohammed ben Salmane, lançait officiellement un plan de réforme de la politique économique de la monarchie. Cela se traduit notamment par la constitution d’un fonds souverain d’investissements hors hydrocarbures de 2 000 milliards de dollars, par la création également de 16 réacteurs nucléaires destinés à satisfaire 25% des besoins du pays en électricité d’ici 2032. Ce qui représenterait un investissement de 100 milliards de dollars.

Autant de perspectives qui permettent aux multinationales comme EDF- AREVA, ENGIE, de se positionner pour conclure des partenariats avec l’Arabie saoudite mais aussi les autres pays du Golfe.

Cela n’empêche pas ces mêmes multinationales de se tourner vers l’Iran (80 millions d’habitants) qui affiche un taux de croissance économique annuel d’environ 5% et un PIB de 412 milliards de dollars, soit le deuxième du Moyen-Orient après celui du l’Arabie saoudite. Le potentiel iranien, sur le champ économique, est considérable et perçu comme un vecteur de concurrence directe par la plupart des Etats sunnites [7].

De manière pragmatique, à la fois pour des raisons économiques et sécuritaires, les partenariats des pays du Golfe avec les pays occidentaux se sont accentués depuis le début des années 2000.

L’Iran a des besoins importants dans de nombreux domaines : diversification du secteur tertiaire, développement des infrastructures, productions énergétiques, outre la chimie, les matériaux de base, les transports, les télécommunications, le secteur pharmaceutique, l’informatique, le secteur minier et l’industrie dont l’automobile. Autant d’investissements rendus possibles dans le sillage de la levée des sanctions internationales suite à l’accord sur le nucléaire. Les entreprises françaises, Renault, qui espère contrôler 20% du marché automobile iranien en 2020. PSA et Total, sont bien implantées. Airbus mise aussi sur le marché iranien, tout comme Bouygues et Vinci pour les secteurs des transports et des infrastructures. Le secteur bancaire reste néanmoins frileux pour assurer les financements, d’autant que les Etats-Unis – nous l’avons dit – se montrent suspicieux vis-à-vis de l’Iran en l’accusant d’opérations de blanchiment d’argent et cherchant même des preuves attestant que Téhéran ne respecte pas l’accord du 14 juillet 2015. D’ailleurs, diverses analyses laissent à penser que les Etats-Unis et Israël miseraient sur une nouvelle glaciation des relations avec l’Iran.

De manière pragmatique, à la fois pour des raisons économiques et sécuritaires, les partenariats des pays du Golfe avec les pays occidentaux se sont accentués depuis le début des années 2000. Ces derniers étant déterminés à préserver leurs intérêts géopolitiques, comme en témoigne l’ouverture et la montée en puissances des bases militaires, américaines, britanniques et françaises, dans le Golfe persique. Et la décennie 2010 n’a fait que témoigner de cette constance dans le jeu des échanges avec les pays du Golfe. Cela s’observe notamment sur le champ du secteur de l’armement [8], le Moyen-Orient constituant le principal secteur géographique en tant que premier client mondial.

Selon l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri) [9], les importations d’armes au Moyen-Orient ont augmenté de 86 % entre 2012 et 2016, par rapport à la période 2007-2012. Pour la seule Arabie saoudite, la hausse des achats entre les deux périodes précitées est de 212%, contre un bond 245 % pour le Qatar. Les Etats-Unis dominent 53 % du marché mondial, contre 23% pour la Russie, 8% pour la France (qui effectue près de 40% de ses ventes au Moyen-Orient). Après les Etats-Unis et la Russie, la Chine se positionne au troisième rang mondial en matière de vente d’armements.

Conclusion

Finalement, le concept dit de Guerre froide est loin d’être moribond, tant nous semblons toujours dépendants du rapport de force entre Etats-Unis et Russie, via les pays du Golfe interposés. Et nous semblons, en Occident, nous satisfaire d’ânonner sur un état des faits et des lieux sans que rien ne soit clairement mis en œuvre, à court terme, pour s’engager sur une nouvelle voie des relations interétatiques et humaines. À l’inverse, les crispations semblent à nouveau se renforcer.

La plupart des pays de la région sont minés par leurs propres contradictions, entre aspirations à se moderniser culturellement et économiquement, et pression du conservatisme, sous le poids des traditions et des certitudes dogmatiques. Si au cœur des pouvoirs exécutifs, certains dirigeants et membres de leurs équipes aspirent à pouvoir amorcer des réformes constructives, synonymes d’apaisement, les lobbies rigoristes et tribaux, jouant de la manipulation des foules, bloquent souvent leurs démarches. Aussi, les monarchies des pays du Golfe semblent-elles prises à leur propre jeu.

Il y a pourtant de formidables potentiels et capacités pour s’écarter du champ sclérosant des dogmes et de la culture des peurs entretenues de manière cynique. Les évolutions des pays du Golfe ne sont pas inexistantes. Certes, elles sont lentes et prudentes, tant les garants auto-proclamés d’une orthodoxie jugée immuable, nourrissent les crispations religieuses. Sur le plan de la représentation politique, la féminisation de la vie publique ne progresse que très légèrement. On peut le déplorer mais se rassurer dans le même temps en considérant qu’elle n’est pas au point mort.

Pascal LE PAUTREMAT © Diploweb (France)

Pascal Le Pautremat est docteur en Histoire contemporaine et Relations internationales. Il est aussi président fondateur de la SAS Actiongeos (Conseils et Aides aux entreprises publiques et privées, tournées vers l’international). Il enseigne l’économie internationale, la géopolitique, la sociologie et les doctrines politiques dans divers pôles universitaires et Instituts publics et privés, notamment à Sciences-Po Paris, à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr ainsi qu’à l’Ecole de Guerre. Il est chroniqueur régulier de plusieurs revues. Spécialiste des crises et conflits contemporains, et de la politique musulmane de la France et du jihadisme.

Notes

[1] Les EAU sont, avec l’Egypte, les seuls pays arabes à être intervenus en Libye, en procédant à des bombardements stratégiques et tactiques pour soutenir les opérations de reconquête de l’Est du territoire, par les forces du général Khalifa Aftar, face aux groupes jihadistes. Les EAU avaient initialement participé à la coalition visant à mettre à terre le régime de Mouammar Kadhafi. Depuis, l’effort des EAU s’est poursuivi à l’encontre des mouvements islamiques et jihadistes, au profit du général Aftar, qui apparait, des années durant et même encore, comme le seul en mesure de stopper le basculement du pays – déjà exsangue - sous la coupe des jihadistes qui ont largement contribué à l’insécurité notoire du Nord-ouest mais aussi du sud-ouest et de l’Ouest du pays. Les EAU ont procédé à des livraisons d’armes, d’hélicoptères de combat et de véhicules blindés, de 2014 à 2016, à ces mêmes troupes, en violation de l’embargo sur les armes mis en place par le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Lesdits hélicoptères, de fabrication biélorusse, ont été transportés sur la base aérienne d’al-Khadim, dans l’Est libyen. Leur action se traduit aussi par une assistance technique, des missions d’entraînement et de soutien direct, notamment en matière d’appui aérien

[2] En soi, cette rivalité entre Qatar et l’Arabie est historique quoique feutrée depuis 1965. À la fondation du royaume wahhabite, le Roi Abdel Aziz avait décidé le rattachement du Qatar à la province saoudienne d’Al Hassa. Il fallut attendre 1965, sous la pression de la Grande-Bretagne, pour que les frontières soient à nouveau clairement établis entre le Qatar, alors intégré dans une fédération d’Etats du Golfe, et l’Arabie saoudite. Le Qatar quitte la fédération en 1971, acquérant de facto sa pleine indépendance. Ladite fédération donne alors naissance aux Emirats arabes Unis

[3] Découvert en 1971, situé à partiellement dans les eaux qataries et iraniennes, ce gisement est considéré comme l’un des plus importants gisements au monde (17 à 20 % du gaz naturel mondial), soit 50 900 milliards de mètres cubes selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ; soit la troisième réserve mondiale de gaz naturel (14 %) à quelque soixante-cinq mètres de profondeur et sous trois mille mètres de sable sous le fond marin. Le Qatar dispose à lui seul de 24 300 milliards de m3 de réserves de gaz dont l’exploitation peut s’étendre sur près d’un siècle et demi

[4] Pékin a clairement fait savoir qu’en Iran, il était question d’un partenariat stratégique devant reposer sur un programme d’échanges économiques estimé à quelques 600 milliards de dollars pour les 20 années à venir

[5] Le partenariat entre le Qatar et la Russie semble aussi passer outre le soutien de Doha, au début des années 2000, à la rébellion islamique de Tchétchénie, affiliée à Al Qaeda

[6] Selon l’Irena (Agence Internationale des Energies Renouvelables), en développant les énergies renouvelables, les pays du Golfe arabique pourraient réduire leur consommation de quelque 2,5 milliards de barils de pétrole d’ici 2030, soit une économie estimée entre 55 et 87 milliards de dollars, selon les prix du brut à venir

[7] L’Iran qui, régulièrement, essuie les plus vives critiques de la part de réseaux politiques qui se nourrissent de la culture de la haine et de la peur, témoigne d’une formidable puissance économique. Avec un Produit intérieur brut, en 2016, de 412,2 milliards de dollars, le pays s’affiche comme la deuxième puissance économique, derrière l’Arabie saoudite, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. La puissance perse dispose d’atouts gaziers et pétroliers (2ème rang mondial des pays producteurs de gaz naturel et 4ème rang au regard de ses réserves pétrolières attestées) et témoigne d’un dynamisme conséquent que l’allégement de l’embargo international favorise depuis peu. Ainsi, Téhéran, en vertu du VI Plan quinquennal pour la période 2016-2021 compte bien mettre tous ses efforts financiers et stratégiques dans divers secteurs-clés : la recherche scientifique et technique pour favoriser une économie désireuse à la fois de développement et de renouveau. Il s’agit à l’avenir de développer les secteurs bancaires, sur fond de réforme des entreprises publiques, la production d’électricité, les capacités de production d’eau douce (dessalement), de distribution (défaillante) pour répondre à la consommation d’une eau dont les réserves sont insuffisantes. S’ajoute à cela, les programmes de développement des secteurs de pointe (l’Iran est le 5ème pays en matière de nanotechnologies)

[8] Au regard des ventes d’armes réalisées en 2010, la France occupe la quatrième place d’exportateur à l’échelle mondiale ; soit 5,12 milliards d’euros de vente. Telle est l’une des informations communiquées par le rapport annuel au Parlement sur les exportations françaises d’armement. Toutefois, le volume des ventes effectuées connaît une baisse de 37% par rapport à l’année 2009, mais comparables à celles enregistrées au cours de la période 2006-2007. Le montant global des exportations d’armes françaises atteignait 8,12 milliards d’euros en 2009, contre 6,5 milliards en 2008. Officiellement, l’Etat français souhaite que la part des ventes de systèmes d’armes français atteigne les 6% du marché mondial. Comparativement, les Etats-Unis conservent 53,7% de part du marché, contre 12,5% pour la Grande-Bretagne et 8,2% pour la Russie

[9] Stockholm international Peace Research Institute (SIPRI), Rapport sur les transferts d’armements dans le monde, février 2017

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