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Analyses

D’abord Gaza, ensuite le monde entier

.: le 3 janvier 2009

L’affrontement actuel dans la bande de Gaza ne se déroule pas entre le Hamas et Israël, mais entre al-Qaida, l’Iran et l’islam radical d’une part - et le monde libre d’autre part.

Quelques-uns des pires détracteurs d’Israël ont écrit que pour chaque mort israélien, on compte une centaine de tués palestiniens. On dit qu’une demi-vérité est pire qu’un mensonge. Mais ici, ce n’est même pas une demi-vérité : c’est une tromperie. En effet, des mois et des années de tirs de roquettes sur une population civile n’est pas une question de décompte des pertes. C’est un harcèlement qu’aucun pays, ni la Syrie ni la Suède, n’aurait supporté. C’est une provocation qui exigeait une réaction sévère. Et s’il faut parler de décompte de pertes humaines, faisons donc le calcul global, en se bornant au décompte dans le monde arabe musulman.

Donc, depuis la naissance de l’Etat d’Israël, près de douze millions d’arabes et de musulmans ont été massacrés, la plupart par des arabes et des musulmans. « L’apport » d’Israël depuis sa création est de 60 000, chiffre qui englobe toutes les guerres ainsi que les deux Intifadas. Autrement dit, un demi pour cent.

Plus important encore : l’affrontement ne se déroule pas entre le Hamas - avec ses roquettes - et Israël, mais entre le Hamas, l’un des éléments composant l’Islam radical, et le monde libre. L’objectif explicitement déclaré est l’établissement d’un régime islamique mondial, comme faisant partie d’une idéologie antisémite appelant également à l’anéantissement des juifs. Etant donné que l’Islam politique a déjà massacré des millions de personnes, sans aucune proclamation, on a intérêt à le prendre très au sérieux lorsqu’il proclame sa volonté d’anéantissement.

Le Hamas fait-il partie du Djihad global ? Le paragraphe 7 de la charte de cette organisation souligne qu’il n’est pas question d’un mouvement local, ni même national. Le titre en est : « le caractère mondial du mouvement de résistance islamique » et plus loin : « de par sa nature musulmane, éparpillée sur toute la terre - cette organisation est mondiale ».

Ce mouvement appelle-t-il à l’anéantissement des Juifs ? Il est écrit dans ce même paragraphe : « l’Emissaire (Mahomet) a déclaré : que les musulmans fassent la guerre aux juifs et les massacrent jusqu’à ce que le juif se cache derrière les pierres et les arbres, et ces pierres et ces arbres crieront : ô musulman, ô esclave d’Allah, un juif se cache ici, viens le massacrer ! » et ce, en plus des accusations portées contre les Juifs, les rendant responsables de toutes les guerres dans le monde, alléguant qu’ils veulent maîtriser l’univers, etc.

Le problème ne réside pas dans des citations des textes canoniques. Dans le judaïsme également, on trouve une déclaration de rabbi Shimon disant : « même le meilleur des non juifs, tue-le ! ». Mais cette phrase n’a pas fait la plate-forme électorale d’un parti politique quelconque. Et sûrement pas, de toutes façons, d’un quelconque parti au pouvoir. Bien au contraire. On ne compte plus les commentaires explicitant le contexte d’une telle déclaration, et sa non-pertinence.

Il n’en va pas de même pour le Hamas. L’ancien commandement devient un ordre pratique, et les dirigeants du Hamas ne laissent aucune place au doute. Le cheikh Muhassan Abou Itta a décrété, à la télévision al-Aqsa, que « l’anéantissement des juifs est une bénédiction magnifique ». Le docteur Ahmad Bahar, président en exercice du parlement palestinien, assure que « les juifs sont un cancer ; il faut les anéantir jusqu’au dernier, ainsi que les Américains ».

Selon la constitution palestinienne, cet homme, Bahar, est censé devenir président de l’Autorité palestinienne au cas où Abou Mazen ne conserverait pas ses fonctions. Le docteur Yunes al-Estal, membre du Parlement palestinien, l’un des dirigeants du Hamas, qui fut, à l’université islamique, recteur de la faculté de la Sharia et président du comité pour les décisions religieuses, a décrété que l’ordre d’anéantissement est donné pour notre époque et non pour un quelconque futur.

Le livre de Mathias Künzel, « Djihad et haine des juifs », expose plus largement l’idéologie de l’anéantissement prôné par l’Islam radical, y compris au sein du Hamas. Nous n’avons pas réussi, pour le moment, à faire prendre conscience au monde de ce phénomène. Mais il n’est pas encore trop tard.

Aucune logique dans cette folie

L’événement le plus symbolique s’est déroulé précisément en Irak : un kamikaze chiite s’est fait sauter au cours d’une manifestation de solidarité des sunnites avec le Hamas. Cela est plutôt troublant, non ? Ce kamikaze chiite était pourtant censé soutenir les intérêts iraniens ! L’Iran, on le sait, est le pays qui accorde son appui au Hamas. Les slogans belliqueux scandés par ces manifestants soulignaient les points communs entre chiites et sunnites : entre autres, en brûlant des drapeaux israéliens et en appelant à l’anéantissement de l’Etat juif. Pourquoi donc se faire sauter précisément là ? Pour qui oeuvrait-il ? Que voulait-il donc obtenir et contre qui protestait-il ? C’est en vain que nous chercherions des réponses. Il s’agit en effet de folie, et toute tentative d’y trouver une quelconque logique ne peut qu’échouer.

Massacrer pour massacrer

Récemment est décédé Samuel Huntington, prophète de la guerre des civilisations. Il avait tort. La guerre est en fait toute différente : c’est celle de l’Islam politique contre les musulmans. Il ne s’agît pas d’une guerre, mais d’un massacre univoque, où les radicaux massacrent les autres, et ces autres ne comprennent pas quel est leur crime. Car les enfants et les femmes massacrés par les Talibans ou le Front islamique dans les villages d’Afghanistan et d’Algérie n’étaient pas des collaborateurs de l’occident.

Il s’agît de massacrer pour massacrer, tout à fait comme les centaines d’Indous morts à Bombay - dont quarante musulmans (bien plus nombreux que les victimes occidentales ou juives). Et tout à fait aussi comme les centaines de musulmans massacrés dans d’innombrables attentats-suicides perpétrés au Pakistan par d’autres musulmans.

Mais ici, il faut rajouter quelque chose d’important : dans le cas des musulmans, 95 % des protestations au Pakistan, en passant par Um el-Fahem et jusqu’à ’Londristan’, se déroulent en faveur des musulmans radicaux. Les musulmans protestent en faveur de ceux qui les massacrent, tout comme dans le cas des manifestants en Irak. Cela ne leur a été d’aucun secours de venir manifester pour le Hamas contre Israël. Eux aussi vont être massacrés. Il n’existe ici aucun logique - nous l’avons déjà noté. Nous le répétons.

Israël provoque sa propre défaite

Dernièrement, lorsque l’industrie du mensonge s’est mis à fonctionner à plein régime quant au sort terrible des réfugiés de la bande de Gaza, forcés une fois de plus de subir la violence, était projeté à la cinémathèque de Tel-Aviv un film, « Les réfugiés oubliés » du metteur en scène Michael Grynszpan. Le film avait déjà été projeté dans de nombreux endroits dans le monde, y compris devant les membres du Congrès américain, mais n’avait été diffusé sur aucune télévision israélienne.

Ce film traite des communautés juives en pays d’Islam - ces millions d’hommes à la fin de la Seconde guerre mondiale - forcés de partir ou chassés, et leurs biens confisqués. Ils devinrent des réfugiés, principalement en Israël.

La « Naqba » s’est produite parce que les Arabes ont repoussé la proposition de l’ONU, et parce qu’ils ont déclaré une guerre d’anéantissement contre Israël. La « Naqba » des juifs des pays d’Islam, par contre, s’est produite sans aucun prétexte, sans aucune raison. Les juifs au Maroc, au Yémen, en Irak, en Egypte n’avaient déclaré aucune guerre. Pourtant, dans de nombreux cas, en Irak et en Libye, ils avaient subi des massacres.

Tous les universitaires ’éclairés’ grossissent l’épisode de Dir Yassin. Mais sur les massacres de juifs par les arabes c’est le silence absolu. Ces juifs sont généralement arrivés sans rien. Ils ont vécu dans des campements provisoires mais ils n’ont pas été ’conservés’ comme une plaie ouverte, comme ce fut le cas pour les réfugiés palestiniens.

Pour des raisons difficiles à comprendre, Israël ne s’est jamais servi de cet atout des réfugiés juifs originaires des pays d’Islam. Ce récit des réfugiés oubliés aurait pu être la réplique israélienne constante à cette problématique des réfugiés palestiniens. Car le droit des réfugiés juifs à des indemnités est bien plus grand que celui des réfugiés palestiniens.

Les premiers souffrirent et furent chassés, bien que n’ayant déclaré aucune guerre et n’ayant prôné aucun anéatissement. Les juif - seulement eux- ont droit à des dédommagements. Aucune indemnité n’est en effet due à ceux qui n’ont tout simplement pas réussi à concrétiser leurs intentions d’anéantissement. Il n’existe pas de précédent historique d’un agresseur qui se soit transformé en victime. Une telle absurdité ne s’est jamais produite et ne se produira jamais. Sur ce point également, Israël a provoqué sa propre défaite sur le front de l’information. Ici aussi, il n’est pas encore trop tard pour corriger les choses.

Ben-Dror YEMINI © Maariv (Israël)

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